samedi 30 avril 2016

Pour Ursu


Dans un corps vide entrer mon âme,
Tout à coup être une autre femme
Et que Juliette Noureddine
En l'une ou l'autre s'enracine.
Élire parmi les éminentes
Celle qui me ferait frissonnante,
Parmi toutes celles qui surent s'ébattre,
Qui surent aimer qui surent se battre,
Mes soeurs innées mes philippines,
Mes savantes et mes Bécassines.

Julie Juliette ou bien Justine,
Toutes mes rimes féminines:
Clara Zetkin,
Anaïs Nin
Ou Garbo dans La Reine Christine.

Sur le céleste carrousel,
Choisir entre ces demoiselles:
Camille Claudel,
Mamzelle Chanel
Ou l'enragée Louise Michel.

Vivre encore colombe ou rapace,
Écrire chanter ou faire des passes:
Margot Duras,
Maria Callas
Ou bien Kiki de Montparnasse.

Naître demain renaître hier
En marche avant en marche arrière,
M'incarner dans ces divergences
Ces beautés ces intelligences

Et jouir du bienheureux trépas
Pour dans leurs pas mettre mes pas:
Musidora,
La Pavlova
Ou mon aïeule la grande gueule Thérésa.

Que j'en aie l'esprit ou l'aspect
Ou bien même les deux s'il vous plaît:
Juliette Drouet
La Signoret
Ou la grande Billie Holiday.

Tous voiles dehors ou en chantant,
Avec l'une d'elles me révoltant:
Flora Tristan
Yvonne Printemps
Ou la farouche Isadora Duncan.

Pour toute arme ayant leur fierté
Et pour amante la liberté:
Les soeurs Brontë,
Loyse Labé
Ou Lou-Andréas Salomé.

Même s'il faut en payer le prix,
Être la fleur être le fruit:
Être Alice Guy,
Être Arletty,
Marie Dubas, Marie Curie.

Mais s'il vous plaît point de naissance,
De jeunesse ni d'adolescence.
Épargnez-moi la chambre rose.
Soyez bonne ô métempsycose.

Permettez à votre Juliette
De ne point mûrir en minette
Mais en Colette,
En Mistinguett...
Ou pourquoi pas madame de Lafayette.

Mettez-moi, je vous le demande
Instamment, dans la cour des grandes:
Judy Garland,
Barbara Streisand
Ou cette bonne dame de George Sand.

Placez-moi du côté du coeur,
Côté talent côté bonheur:
Loïe Fuller,
Dottie Parker
Ou Sainte Joséphine Baker.

Oui tout de suite les feux de la gloire,
Les feux de la rampe et de l'Histoire:
La Yourcenar,
Sarah Bernhardt
Ou la très sage Simone de Beauvoir.

Une voix d'argent au fond d'un port,
Une plume d'acier ou un coeur d'or:
La Solidor,
Christiane Rochefort
Ou Marceline Desbordes-Valmore.

Les belles sans peur et sans marmaille
Toutes nues au fort de la mitraille:
Sylvia Bataille
Anna de Noailles
Camarade Alexandra Kollontaï

Et les agitatrices de bouges
Brandissant l'espoir et la gouge:
Olympe de Gouges,
Rosa-la-Rouge
Et la vieille Germaine de Montrouge.

La lignée des dominatrices
Ladies, madames, donas ou misses
Comme Cariathys
Ou Leda Gys,
Angela et Bette Davis.

Le train du diable et ses diablesses,
Les vénéneuses et les tigresses:
Lola Montès,
Gina Manès
Et l'empoisonneuse Borgia Lucrèce.

Enfin j'ai pour être sincère
Du goût pour les belles harengères:
Yvette Guilbert,
Claire Brétécher...
J'irais même jusqu'à Anne Sinclair.

Mais si tant de souhaits vous chagrinent,
S'il est contraire à la doctrine
De viser haut dans les karma,
Alors faites dans l'anonymat.
En attendant que tout bascule,
Que Satan ne me congratule
Ou que les anges me fassent la fête,
Permettez une ultime requête:
Faites-la renaître votre frangine
En n'importe qui, en fille d'usine,
En fille de rien ou de cuisine,
En croate ou en maghrébine,
En Éponine,
En Clémentine,
En Malka Malika ou Marilyn...
Et si votre astrale cuisine
Par hasard ne le détermine
J'accepterais par discipline
De revenir en cabotine,
En libertine,
En gourgandine...
Tiens: en Juliette Noureddine.

Juliette        Rimes féminines

Réponse École les Embruns St Quay-Portieux, Pour William

Pour William

« Un imprudent petit poulet,
Désobéissant à sa mère,
Loin du poulailler, s’en allait.
À sa mère, il ne pensait guère.
Elle pourtant se désolait.
« Ah ! si le renard, pensait-elle,
Ou quelque autre bête cruelle
Le rencontre, hélas ! il mourra. »
Or, le renard le rencontra.
« Monsieur Poulet, c’est une joie
Pour moi de vous trouver ici.
Quel heureux hasard vous envoie ? »
« Il faisait beau, je suis sorti
Malgré ma mère, qui s’entête
Toujours, pour des peurs sans raison,
À me garder à la maison ;
Mais moi j’aime agir à ma tête. »
« Et vous avez bien fait de braver le danger…
Je n’aurais aujourd’hui, sans vous, rien à manger
! »
Et, se jetant sur la volaille,
Qui piaille,
Il la dévore en un moment.
La désobéissance avait son châtiment. »

Louis Ratisbonne  La Comédie enfantine 1861

Pour Pascale Championnet



" Dans leur cercueil de fer-blanc
plein d’huile au puant relent
marinent décapités
ces petits corps argentés
pareils aux guillotinés
là-bas au champ des navets !
Elles ont vu les mers, les
côtes grises de Thulé,
sous les brumes argentées
la Mer du Nord enchantée..."

Georges Fourest   La négresse blonde

vendredi 29 avril 2016

Reçu de Vincent Navecth


" Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. "


Évangile selon saint Jean, chapitre 1 versets 14 à 18

Merci Vincent pour cet envoi ...

Pour Pascale Championnet


" Presque tous les hommes sont esclaves par la raison que les Spartiates donnaient de la servitude des Perses, faute de savoir prononcer la syllabe "non" ".

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort         Maximes


Reçu de Raymond Chermat


Le soleil brille
Un nuage passe
Un vent souffle
Les blés sont encore verts
Les verts changent de robes
Le soleil brille
Un nuage passe
Les robes se multiplient
Les couleurs aussi
Les ombres ondulent
Les lumières se poursuivent
Le soleil brille
Un nuage passe
Tout se déplace
Les blés dansent
L'orchestre est invisible
Le tango est réel en si
Les vents aussi
Mûrs sont les blés
Le soleil brille
Un nuage passe
Dorées sont les vagues
Les ors changent de robes
Un nuage passe
Les robes se multiplient
Ombres et lumières sont dorées
Une machine passe
Infernale hécatombe
Les épis tombent
Le tango n'est plus en si
L'or tombe en grain
Bientôt le pain

Raymond Chermat   Le pain 

Merci Raymond, nouveau correspondant, poète ...
Allez voir son blog, riche, varié :

jeudi 28 avril 2016

Pour Maho



Serai-je un jour celui qui lui-même mena
Ses scrupules mûrir aux tropicales plages ?
Je sais une tristesse à l’odeur d’ananas
Qui vaut mieux qu’un bonheur ignorant les voyages.

L’Amérique a donné son murmure à mon cœur
Encore surveillé par l’enfance aux entraves
Prudentes, je ne puis adorer une ardeur
Sans y mêler l’amour de mangues et goyaves.

N’était la France où sont les sources et les fleurs
J’aurais vécu là-bas le plus clair de ma vie
Où sous un ciel toujours vif et navigateur
Je caressais les joncs de mes Patagonies.

Je ne voudrais plus voir le soleil de profil
Mais le chef couronné de plumes radieuses,
La distance m’entraîne en son mouvant exil
Et rien n’embrase tant que ses caresses creuses.

Jules Supervielle

Reçu de Piggy


Le chêne
la mine indifférente
devant les cerisiers en fleurs

Matsuo Bashô

Un magnifique haïku, superbement illustré, la vie est belle ....
Merci Nicole


 Voir ses cochons ici

Réponse Activités périscolaires, Pour Lucie Cloarec

Pour Lucie Cloarec

J’ai beau courir
comme un lapin
la lune me suit sans effort.


Jean-Hugues Malineau

mercredi 27 avril 2016

Pour Sam L'épistolière


Juliette : «  Ô Roméo! Roméo! Pourquoi es-tu Roméo? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet. »



W. Shakespeare Roméo et Juliette Acte II Scène 2

Pour Lucie Delcolle



Être rien qu'en vie 
à l'ombre des cerisiers 
 cela est miracle

Kobayashi Issa

Réponse École les Embruns St Quay-Portieux Pour Lisa

Pour Lisa

Qui rôde dans le brouillard
Entre chien et loup quand s’égarent
Le lapin sans cesse en retard,
La poule mouillée, le canard
Et tous les autres traînards
Du clapier et de la mare !
Qui court à travers l’automne
Dont il porte les couleurs
De pourpre,k de pampre et de pomme,
Toujours vigilant, toujours seul,
Lui le chasseur, lui le veilleur
Aux confins du monde des hommes !
On dirait un feu qui s’avance
Dans le froid, à pas de silence !
L’Arsène Lupin des poulaillers
Ganté, masqué, l’oeil aux aguets !
Ce voleur n’est pas un busard,
Ses vols à lui sont des oeuvres d’art,
C’est le roi de la nuit : renard.


Marc Alyn L’arche enchantée.

mardi 26 avril 2016

Pour Isabelle Paillard


Italie, Italie, ô terre où toutes choses
Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses
Des sorbets à la neige et des ballets divins !


Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
Voici qu’on pense à toi, car voici venir mai,
Et nous ne verrons plus les redingotes longues
Où tout parfait dandy se tenait enfermé.


Sourire du printemps, je t’offre en holocauste
Les manchons, les albums et le pesant castor.
Hurrah ! gais postillons, que les chaises de poste
Volent, en agitant une poussière d’or !


Les lilas vont fleurir, et Ninon me querelle,
Et ce matin j’ai vu mademoiselle Ozy
Près des Panoramas déployer son ombrelle :
C’est que le triste hiver est bien mort, songez-y !


Voici dans le gazon les corolles ouvertes,
Le parfum de la sève embaumera les soirs,
Et devant les cafés, des rangs de tables vertes
Ont par enchantement poussé sur les trottoirs.


Adieu donc, nuits en flamme où le bal s’extasie !
Adieu, concerts, scotishs, glaces à l’ananas ;
Fleurissez maintenant, fleurs de la fantaisie,
Sur la toile imprimée et sur le jaconas !


Et vous, pour qui naîtra la saison des pervenches,
Rendez à ces zéphyrs que voilà revenus,
Les légers mantelets avec les robes blanches,
Et dans un mois d’ici vous sortirez bras nus !


Bientôt, sous les forêts qu’argentera la lune,
S’envolera gaîment la nouvelle chanson ;
Nous y verrons courir la rousse avec la brune,
Et Musette et Nichette avec Mimi Pinson !


Bientôt tu t’enfuiras, ange Mélancolie,
Et dans le Bas-Meudon les bosquets seront verts.
Débouchez de ce vin que j’aime à la folie,
Et donnez-moi Ronsard, je veux lire des vers.


Par ces premiers beaux jours la campagne est en fête
Ainsi qu’une épousée, et Paris est charmant.
Chantez, petits oiseaux du ciel, et toi, poëte,
Parle ! nous t’écoutons avec ravissement.


C’est le temps où l’on mène une jeune maîtresse
Cueillir la violette avec ses petits doigts,
Et toute créature a le coeur plein d’ivresse,
Excepté les pervers et les marchands de bois !


Théodore de Banville (1823-1891)

Pour HB Country


De la poésie visuelle pour HB Country

Pour Ghislaine Lejard



Prenant son vol
cette unique feuille
comme une barque à la rencontre des étoiles
Lio Sogi

lundi 25 avril 2016

Reçu de Pascale Championnet


Un délicieux petit livre objet, leporello, 45x93 mm.


 déplié recto


déplié verso
Travail sur la mer, le presque rien trouvé sur une plage, et mis en forme,  un souffle, une sorte de sourire déposé sur le sable par la marée ... Un grand merci Pascale pour ce bel objet, cette " Fleur de sel".

Réponse Activités périscolaires, Pour Luce Merrien

Pour Luce Merrien

Après s'être étourdie d'étoiles
la reinette les restitue
dans les perles d'eau de son chant

Jean Vincent Verdonnet

Réponse Activités périscolaires, Pour Louann Boulliou

Pour Louann Boulliou

Les jours de printemps
 il y a beau temps 
les moutons se promènent 
dans la belle campagne
et gaiement
 saluent leurs parents

Muriel Carminati, Patrick Spens

dimanche 24 avril 2016

Reçu de Cheryl Ashley










 Grande soeur
à l’étrange garde-robe
tantôt en haillons tantôt somptueuse
tantôt sous le bâillon
tantôt radieuse
qui traverse nos vies
avec ses nuées d’oiseaux
qui chantent les temps maudits
ou la foi en le bonheur
...
Kamal Zerdoumi 

De la poésie visuelle reçue du Canada ....
Thanks Cheryl

Reçu de Ursu


Le pirate


Et lui dort-il sous les voiles
il écoute le vent son complice
il regarde la terre ferme son ennemie sans envie
et la boussole est près de son cœur immobile
Il court sur les mers
à la recherche de l’axe invisible du monde
Il n’y a pas de cris
pas de bruit
des chiffres s’envolent
et la nuit les efface
Ce sont les étoiles sur l’ardoise du ciel
Elles surveillent les rivières qui coulent dans l’ombre
et les amis du silence les poissons
mais ses yeux fixent une autre étoile
perdue dans la foule
tandis que les nuages passent
doucement plus fort que lui
lui
lui
Philippe Soupault

Reçu de Ursu, mon avatar en relief, une merveille gravée dans du carton plume, en plusieurs épaisseurs pour les vagues ...
Merci Jean Paul 

Rappel : l'accueil de son blog est ici

samedi 23 avril 2016

Pour Corinne Parchantour


Avec une corne torsadée
Dans l'océan rouge de l'été
Introuvable, silencieux, solide
Dans les vagues violettes livides

Narval croisant les îles vierges
Les icebergs rouge de briques stables
Navigues entre les filets de sables
Intransmissible opale des neiges

Narval des sentiments mélancoliques
Gothiques de la brique des poteries
Sirènes chantant sur les maladies
Des amours de la lande énergique

ça part dans tous les sens
Narval soigne les accents
ça donne du sens
Pour éclairer les corps en larme

Rasib Nicosi

Réponse Activités périscolaires, Pour Louis Rannou

Pour Louis Rannou

Je me coule
et je me faufile,
et je me déroule
et je me défile,
entre les herbes
de la jungle

Anne-Marie Chapouton

Pour Pascale Championnet Leporello suite


 Les pages 7-8


 pages 9-10


 pages 11-12

pages 13-14

" Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
...
Charles Baudelaire   L'homme et la mer

vendredi 22 avril 2016

Pour Pascale Championnet

C'est un leporello illustré, format paysage, 160x115 mm


 Couverture



 page de garde

 Les pages 3-4

 Les pages 5-6

Pour me conduire au Raz, j'avais pris à Trogor
Un berger chevelu comme un ancien Évhage ;
Et nous foulions, humant son arôme sauvage,
L'âpre terre kymrique où croît le genêt d'or.

Le couchant rougissait et nous marchions encor,
Lorsque le souffle amer me fouetta le visage ;
Et l'homme, par-delà le morne paysage
Étendant un long bras, me dit : Senèz Ar-Mor !

Et je vis, me dressant sur la bruyère rose,
L'Océan qui, splendide et monstrueux, arrose
Du sel vert de ses eaux les caps de granit noir ;


Et mon cœur savoura, devant l'horizon vide
Que reculait vers l'Ouest l'ombre immense du soir,
L'ivresse de l'espace et du vent intrépide.

José-Maria de Hérédia  Armor
A suivre ...

Reçu de E Ambassadeur d' Utopia






" ...
E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;

..."
Arthur Rimbaud    Voyelles

Merci à toi ...
Pour en voir plus sur E,  son blog est ici :
 INSOMNIES ET ART POSTAL

Reçu de Miss Yves


déplié

cliquez sur le texte pour lire le poème
Plié

Merci à toi pour ce superbe découpage ....

Rappel :

Miss Yves à un appel en cours : " Petite reine ", toutes les infos ici

Réponse Activités périscolaires, pour Elisa Orhan

Pour Elisa Orhan
Girafe
GirafeGirafe
Girafe
-
Quand je serai grand, je serai girafe
Pour être bien vu par les géographes.
-
Pas éléphant blanc, c’est trop salissant,
Ni serpent python, ni caméléon.
-
La girafe est belle, elle est une échelle
Entre sol et ciel, l’herbe et le soleil ! 
...
 Marc Alyn

jeudi 21 avril 2016

Pour Piet Franzen Sidac


 Poésie dadaïste

flacon aux ailes de cire rouge en fleur
mon calendrier bondit médicament astral d'inutile amélioration
se dissout à la bougie allumée de mon nerf capital
j'aime les accessoires de bureau par exemple
à la pêche des petits dieux
don de la couleur et de la farce
pour le chapitre odorant où c'est tout à fait égal
sur la piste réconfort de l'âme et du muscle
oiseau cralle 

Tristan Tzara    vingt-cinq poèmes

Pour Miss Yves et le Musée des Beaux-Arts de Saint Lô


Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette
Nous étions quelques bons copains
Y avait Fernand y avait Firmin
Y avait Francis et Sébastien
Et puis Paulette

On était tous amoureux d'elle
On se sentait pousser des ailes
A bicyclette
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l'enfer
Pour ne pas mettre pied à terre
Devant Paulette

Faut dire qu'elle y mettait du cœoeur
C'était la fille du facteur
A bicyclette

Et depuis qu'elle avait huit ans
Elle avait fait en le suivant
Tous les chemins environnants
A bicyclette

Quand on approchait la rivière
 On déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Puis on se roulait dans les champs
Faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons
Et de rainettes

Quand le soleil à l'horizon
Profilait sur tous les buissons
Nos silhouettes
On revenait fourbus contents
Le cœur un peu vague pourtant
De n'être pas seul un instant
Avec Paulette

Prendre furtivement sa main
Oublier un peu les copains
La bicyclette
On se disait c'est pour demain
J'oserai, j'oserai demain
Quand on ira sur les chemins
A bicyclette

Pierre Barouh

Pour Rozenn glo



Dans cette cage où des bourreaux l'avaient jeté,
L'espérance faisait frémir ses grandes ailes,
Et sans que le malheur eût vaincu sa fierté,
Son regard convoitait les sphères éternelles.

Je mis fin à l'horreur de sa captivité ;
Son âme illumina ses puissantes prunelles,
Quand, déployant l'ampleur de ses formes si belles,
Il monta dans l'azur et dans la liberté.

Si ton coeur m'a gardé de la reconnaissance,
Tu peux payer bien cher ta simple délivrance,
Toi qui fuis maintenant vers les astres de Dieu !

Conquérant de l'espace, emporte ma mémoire !
Daigne m'associer à ton immense gloire,
Lorsque tu planeras dans le beau pays bleu !

Charles Gil   L'aigle

Reçu de Ursu








" ...
Il chercha le jardin, la maison isolée,
La grille d'où l’œil plonge en une oblique allée,
Les vergers en talus.
Pâle, il marchait. - Au bruit de son pas grave et sombre,
Il voyait à chaque arbre, hélas ! se dresser l'ombre
Des jours qui ne sont plus ! 
..."

Victor Hugo    Tristesse d'Olympio


Reçu de Ursu, un mail art sur l'endroit où j'habite ...
Il a vraiment du mérite, car Kerly, c'était deux maisons il y a 3ans ...
Merci Jean Paul

Activités périscolaires, Reçu de Elisa Orhan






Reçu de Elisa Orhan
Admirer la nature, c'est s'inspirer.
Ce jour là, l'horizon et la terre ne font que se croiser,
Soleil et mer ne font qu'en profiter.

René Le Cam

Merci Élisa pour cet envoi et ce magnifique phare soleil !
Joli poème !

mercredi 20 avril 2016

Pour Véronique Delage


Le soleil, par degrés, de la brume émergeant,
Dore la vieille tour et le haut des mâtures ;
Et, jetant son filet sur les vagues obscures,
Fait scintiller la mer dans ses mailles d’argent.


Voici surgir, touchés par un rayon lointain,
Des portiques de marbre et des architectures ;
Et le vent épicé fait rêver d’aventures
Dans la clarté limpide et fine du matin.


L’étendard déployé sur l’arsenal palpite ;
Et de petits enfants, qu’un jeu frivole excite,
Font sonner en courant les anneaux du vieux mur.


Pendant qu’un beau vaisseau, peint de pourpre et d’azur
Bondissant et léger sur l’écume sonore,
S’en va, tout frissonnant de voiles, dans l’aurore.


Albert Samain  Le chariot d’or