lundi 29 février 2016

Pour Maho


Papillon qui bat des ailes
je suis comme toi
poussière d'être

Kobayashi Issa

Pour Marielle Richiero


Les plaines de la mer, immobiles et nues,
Coupent d’un long trait d’or la profondeur des nues.
Seul, un rose brouillard, attardé dans les cieux,
Se tord languissamment comme un grêle reptile
Au faîte dentelé des monts silencieux.
Un souffle lent, chargé d’une ivresse subtile,
Nage sur la savane et les versants moussus
Où les taureaux aux poils lustrés, aux cornes hautes,
À l’oeil cave et sanglant, musculeux et bossus,
Paissent l’herbe salée et rampante des côtes.
Deux nègres d’Antongil, maigres, les reins courbés,
Les coudes aux genoux, les paumes aux mâchoires,
Dans l’abêtissement d’un long rêve absorbés,
Assis sur les jarrets, fument leurs pipes noires.
Mais, sentant venir l’ombre et l’heure de l’enclos,
Le chef accoutumé de la bande farouche,
Une bave d’argent aux deux coins de la bouche,
Tend son mufle camus, et beugle sur les flots.


Charles Leconte de Lisle  Poèmes barbares

Reçu Gisèle Cribaillet


Au nectar d'orchidée
le papillon
parfume ses ailes

Bashô

Merci Gisèle pource bel haïku de Matsuo Bashô

dimanche 28 février 2016

Pour Antonio Mousinho




" Ce qu'il faut, c'est qu'on soit naturel et calme
dans le bonheur comme dans le malheur,
c'est sentir comme on regarde,
penser comme l'on marche,
et, à l'article de la mort, se souvenir que le jour meurt,
que le couchant est beau, et belle la nuit qui demeure... "

Fernando Pessoa Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes

Réponse à son appel Fernando Pessoa

Pour Dorian Ribas Marinho




" ...
Ne coûte pas plus cher la clarté des étoiles
Que ton sang et ta vie prolétaire et tes moelles
Tu enfantes toujours de tes reins vigoureux
Des fils qui sont des dieux calmes et malheureux
Des douleurs de demain tes filles sont enceintes
Et laides de travail tes femmes sont des saintes
Honteuses de leurs mains vaines de leur chair nue
Tes pucelles voudraient un doux luxe ingénu
Qui vînt de mains gantées plus blanches que les leurs
Et s’en vont tout en joie un soir à la male heure
Or tu sais que c’est toi toi qui fis la beauté
Qui nourris les humains des injustes cités
Et tu songes parfois aux alcôves divines
Quand tu es triste et las le jour au fond des mines "

Guillaume Apollinaire

samedi 27 février 2016

Reçu de Maryse Moussaron


verso


Elle est retrouvée.
Quoi ? - L’Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Âme sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L’Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Arthur Rimbaud

P comme Poésie pour l'Abécédaire de Tara, avec un superbe timbre de Roland Barthes, magnifique ...Merci Tara

Reçu de Charlotte Keraudren


Merci Charlotte pour cet envoi complètement timbré !

Le site de Charlotte est visible ici 

Reçu de Dani


Premier jour de l'an
dans les poèmes
s'est encore écoulée une année

Merci Dani pour ce haïku dont je n'ai pas retrouvé l'auteur ...
Et pour le plaisir, pendant que j'y suis, sur le même thème, un autre que j'aime beaucoup :

Matin du nouvel an
l'an passé brûle encore
dans le poêle

Hino Sojo

vendredi 26 février 2016

Reçu de Miss Yves




Plante carnivore
qui croqueras-tu tout cru
fantasme enfantin

Miss Yves

Etégami ET haïku de Miss Yves, c'est superbe, un grand merci pour cet envoi ...
Miss Yves à un appel en cours : " Petite reine ", toutes les infos ici
 ou

Pour Maryse Moussaron



A la moisson nocturne
me convierait-elle aussi
la lune du village

Sôha

Pour Pascale Championnet


Le poisson sans-souci
Vous dit bonjour vous dit bonsoir
Ah! qu'il est doux qu'il est poli
Le poisson sans-souci.
Il ne craint pas le mois d'avril
Et c'est tant pis pour le pêcheur
Adieu l'appât adieu le fil
Et le poisson cuit dans le beurre.
Quand il prend son apéritif
À Conflans Suresnes ou Charenton
Les remorqueurs brûlant le charbon de Cardiff
Ne dérangeraient pas ce buveur de bon ton.
Car il a voyagé dans des tuyaux de plomb
Avant de s'endormir sur des pierres d'évier
Où l'eau des robinets chante pour le bercer
Car il a voyagé aussi dans des flacons
Que les courants portaient vers des rives désertes
Avec l'adieu d'un naufragé à ses amis.
Le poisson sans-souci
Qui dit bonjour qui dit bonsoir
Ah ! qu'il est doux et poli
Le poisson sans-souci
Le souci sans souci
Le Poissy sans Soissons
Le saucisson sans poids
Le poisson sans-souci.

Robert DESNOS

jeudi 25 février 2016

Pour Stéphane Le Pessot


"Si tu ne sais pas voir
Avec les yeux de l’âme
Ah ! qu’il est loin de toi
L’artiste dans son drame !
Si tu ne comprends pas
Quand il sourit pour toi
Ah ! qu’il est loin de toi
L’artiste dans sa joie !
..."

Esther Granek  Portraits et chansons sans retouches

Pour Nicole Eippers



" Une Chèvre, un Mouton, avec un Cochon gras,
Montés sur même char s’en allaient à la foire :
Leur divertissement ne les y portait pas ;
On s’en allait les vendre, à ce que dit l’histoire :
Le Charton n’avait pas dessein
De les mener voir Tabarin,
Dom Pourceau criait en chemin
Comme s’il avait eu cent Bouchers à ses trousses.
..."

Jean de La Fontaine   Le Cochon, la Chèvre et le Mouton

Reçu de Brigitte Drillet


 cliquez sur l' image  pour agrandir



Tu croyais que je t’avais abandonné ?

Comme un truc sans valeur

Qui a cessé de plaire

Tu es resté huit jours silencieux

Résigné dans ton coin sombre.

Te prenant en pitié l’araignée

T’avait préparé un lit doux

         Où tu puisses reposer

         Et rêver



Avec quelle joie je t’ai retrouvé

                   Mon bidule !

Je suis heureuse de te caresser

         De mes grosses pattes

Tu es resté tellement sage

         Dans ton coin noir ! Huit jours !

Angela Duval    A mon crayon 

Au dos de cet envoi, le poème d' Angela Duval

Merci Brigitte pour cette participation ...

mercredi 24 février 2016

Reçu de France Picy


Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l’amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !

J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
– Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…


Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l’Europe aux anciens parapets !

J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
– Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !

Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Arthur Rimbaud, Poésies


Merci France pour ce Bateau Ivre, j'ai hésité et finalement j'ai mis le poème en entier ...
Le quatrain auquel tu fais référence est en gras et italique ...

Reçu de Marielle Richiero


La pluie, le grésil, la neige
ne sont point un obstacle à l'amour

Un proverbe breton de Marielle que je remercie chaleureusement ...

Reçu de Nanou Pradel



" Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j’ai acheté des oiseaux
Pour toi
Mon amour
Je suis allé au marché aux fleurs
Et j’ai acheté des fleurs
Pour toi
Mon amour
Je suis allé au marché à la ferraille
Et j’ai acheté des chaînes
De lourdes chaînes
Pour toi
Mon amour
Et puis je suis allé au marché aux esclaves
Et je t’ai cherchée
Mais je ne t’ai pas trouvée
Mon amour "

Jacques Prévert   Pour toi mon amour

Merci Nanou pour cette déclaration d'amour ... de Jacques Prévert !

mardi 23 février 2016

Pour Ti Ar Raden


Dans un prisme de sable aux arrêtes sans âge
Un saphir de soleil serti d’un fil de chair
Brise en éclats le ciel d’où s’effrite un éclair
Dont la bouche de feu vient mourir sur la plage.

La pyramide en grain d’une dune au mouillage
Coule le long des mains comme un ruisseau dans l’air
Et couvre de sa soie une étoile au teint clair
Que l’horizon câlin rouille à son babillage.

Sous un tulle de glace un souffle de sel pur
Caresse la rondeur d’une larme d’azur
Et fuit sous le frisson d’une plume de lune.

Un vitrail de cilice enflamme le désert
Puis l’ombre d’un calice au silence disert
Passe comme un instant sous un dais de fortune.

Francis Etienne Sicard  Lettres de soie rouge

Pour Tiziana Baracchi










Il Leone Rosso è il simbolo dell’Ambasciata di Venezia

Pour Nanou Pradel


La lune mince verse une lueur sacrée,
Comme une jupe d’un tissu d’argent léger,
Sur les masses de marbre où marche et croit songer
Quelque vierge de perle et de gaze nacrée.


Pour les cygnes soyeux qui frôlent les roseaux
De carènes de plume à demi lumineuse,
Sa main cueille et dispense une rose neigeuse
Dont les pétales font des cercles sur les eaux.


Délicieux désert, solitude pâmée,
Quand le remous de l’eau par la lune lamée
Compte éternellement ses échos de cristal,


Quel coeur pourrait souffrir l’inexorable charme
De la nuit éclatante au firmament fatal,
Sans tirer de soi-même un cri pur comme une arme?

Paul Valéry  Même féerie

lundi 22 février 2016

Reçu de Pascale Championnet


De la poésie visuelle sous la forme d'un monotype bleu !

Merci à toi Pascale, c'est magnifique.

Reçu de Nicole Eippers


    Un oiseau chante ne sais où
    C'est je crois ton âme qui veille
    Parmi tous les soldats d'un sou
    Et l'oiseau charme mon oreille

    Écoute il chante tendrement

    Je ne sais pas sur quelle branche
    Et partout il va me charmant
    Nuit et jour semaine et dimanche

    Mais que dire de cet oiseau
    Que dire des métamorphoses
    De l'âme en chant dans l'arbrisseau
    Du cœur en ciel du ciel en roses

    L'oiseau des soldats c'est l'amour
    Et mon amour c'est une fille
    La rose est moins parfaite et pour
    Moi seul l'oiseau bleu s'égosille

    Oiseau bleu comme le cœur bleu
    De mon amour au cœur céleste
    Ton chant si doux répète-le
    À la mitrailleuse funeste

    Qui chaque à l'horizon et puis
    Sont-ce les astres que l'on sème
    Ainsi vont les jours et les nuits
    Amour bleu comme est le cœur même

Guillaume Apollinaire    Un oiseau chante   

Merci Nicole pour cet oiseau chanteur

Voir ses cochons ici



L'appel de Nicole : 



APPEL A MAIL ART
LE COCHON DANS TOUS SES ETATS
Comment le voyez-vous ?
Beau ? Glouton ? Sale ? .....
Que vous inspire-t'il ?

PAS DE DATE LIMITE
Réponse sur votre thème

Adresse : Nicole EIPPERS
28 rue de Hodebierge
B 1370 MELIN
BELGIQUE

Reçu de Activités périscolaires Ecole Publique de Pléguien


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Thylane Boyeldieu CM1

 C'était un drôle de zèbre 
qui portait sur son dos 
 de l'arc-en-ciel les couleurs
il disait avec hauteur
je suis le champion du monde
des zèbres sur un vélo

Joel Sadeler

Goulven Lemarchand  CE2

Le chant du coq agrandit les jardins

Frédéric-Jacques Temple


Un grand merci à  Thylane et Goulven



Je voudrais aussi remercier chaleureusement les animatrices :


Béatrice Hamon, Carole Lefèvre, et Mandy Leroy


Reçu de Activités périscolaires Ecole Publique de Pléguien

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Julie Cloarec  CM2

 Immense et rouge
Au-dessus du Grand Palais
Le soleil d'hiver apparaît
Et disparaît
Comme lui mon coeur va disparaître
Et tout mon sang va s'en aller
S'en aller à ta recherche
Mon amour
Ma beauté
Et te trouver
Là où tu es. 

Jacques Prévert


Tiphaine Le Guen CM1

Punaise de jardin
 l'inattendu gendarme
se cache sous le charme 
d'un beau masque africain

???


Kaiyssan Boulliou  CM1

Enlevez le D
Au Dos
Du chien
Il ne reste
Que les Os

Joël Sadeler


Un grand merci à  Julie, Thiphaine, et Kaiyssan



Je voudrais aussi remercier chaleureusement les animatrices :


Béatrice Hamon, Carole Lefèvre, et Mandy Leroy

dimanche 21 février 2016

Reçu de Roland Lefèbvre


" Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

La roine Blanche comme un lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ? "

François Villon   Ballade des dames du temps jadis

Sous la forme d'une page de " Livre d'heures ", toujours des envois superbes  Roland, Merci à toi





Roland à un très joli blog visible ici

Reçu de Activités périscolaires Ecole Publique de Pléguien

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Jianny Micelli  CE2

Mettre un peu le cheval dans le
ciel et l'oiseau au boulot. 
P. Vincensini

Plié

 Déplié

 Manon Godet  CM2

La terre aime le soleil
et elle tourne
pour se faire admirer
et le soleil la trouve belle

et il brille pour elle ;
et quand il est fatigué
il va se coucher
et la lune se lève

Jacques Prévert 


Noah Berroche CM1

Aujourd'hui, j'ai permis au soleil
de se lever plus tôt que moi. 
G-C Lichtenberg

Un grand merci à  Jianny, Manon, et Noah



Je voudrais aussi remercier chaleureusement les animatrices :


Béatrice Hamon, Carole Lefèvre, et Mandy Leroy


Pour Roland Lefèbvre


Le thème de Roland, la première guerre mondiale 14/18

Reçu de Victor Femenias


 

Thanks Victor for this Visual Poetry

En savoir plus sur Victor, voir son blog

Reçu de Activités périscolaires Ecole Publique de Pléguien

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Louis Georges  CM1

" Une pie se pose. Des billes roulent.
Un enfant déclare :
Je veux un soleil rieur, un océan rageur,
Des rollers voyageurs, et un coquillage conteur "

Roland Causse



 Roulé, déroulé ...

Léo Godet   CE1

" Sur le mur de pierres sèches
 l'averse réveille 
Un velours de mousse."
A. Boudet
Mathéo Le Roux 

" La petite fille 
A enjambé la chenille
D'un pas de géante "

Françoise Naudin


Un grand merci à  Louis, Léo, et Mathéo


Je voudrais aussi remercier chaleureusement les animatrices :

Béatrice Hamon, Carole Lefèvre, et Mandy Leroy
 

samedi 20 février 2016

Pour Gisèle Cribaillet


Les Chats

" Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont plein d'étincelles magiques
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques."

Baudelaire   Les fleurs du mal

Pour Françoise Chambier



" Le pôle est sans soupirs.
Un ours tourne et retourne
Une boule plus blanche
Que la neige et que lui.
Comment lui faire entendre
Du fond de ce Paris
Que c'est l'ancienne sphère
De plus en plus réduite
D'un soleil de minuit
Quand cet ours est si loin
De cette chambre close
Qu' il est si different
Des bêtes familières
Qui passent à ma porte,
Ours penché sans comprendre

Sur son petit soleil
Qu'il voudrait peu à peu
Réchauffer de son souffle
Et de sa langue obscure
Comme s'il le prenait pour
Un ourson frileux
Qui fait le mort en boule
Et ferme fort les yeux "


Jules Supervielle   L'ours


Allez voir le site de Françoise :
La Caborne de l'ours

Reçu de Activités périscolaires Ecole Publique de Pléguien


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Nina Rivoalland Truhaud CE2


Une pomme rouge
Tourne mille fois
Dans l'air
Et tombe
Dans la main d'un enfant espiègle
A. Kiarostami 


Plié 

Déplié

Lorenzo Salmon CM1


Le perroquet ne parlait plus que sa langue maternelle

Georg Christoph Lichtenberg

 

Lily Le Goux CM1

A quoi reconnaitre un pommier ?

 Au vent dans ses persiennes

Et le poète ? Aux pommiers dans sa voix ?

Gérard Le Gouic

 

Un grand merci à  Nina, Lorenzo, et Lily



Je voudrais aussi remercier chaleureusement les animatrices :

Béatrice Hamon, Carole Lefèvre, et Mandy Leroy