jeudi 31 mars 2016
Reçu de Pascale Championnet
Sardine : Petit poisson sans tête
qui vit dans l'huile.
Léon Campion
La mer s’est retirée,
Qui la ramènera ?
La mer s’est démontée,
Qui la remontera ?
La mer s’est emportée,
Qui la rapportera ?
La mer est déchaînée,
Qui la rattachera ?
Un enfant qui joue sur la plage
Avec un collier de coquillages.
Qui la ramènera ?
La mer s’est démontée,
Qui la remontera ?
La mer s’est emportée,
Qui la rapportera ?
La mer est déchaînée,
Qui la rattachera ?
Un enfant qui joue sur la plage
Avec un collier de coquillages.
Jacques Charpentreau
Il y a du vécu, du souvenir d'enfance et de jeune maman dans ce poème ....merci Pascale
mercredi 30 mars 2016
Pour Henk Van Rooij
J'aime
les encres
Encres
furtives
Des
ciels changeants
Encres
fautives
Des
jours indigents
Encres
de brume
Ou
de clarté
Encres
d'amertume
Aux
cris des cités
Ah
pourvu mon ami
Qu'à
la pointe de la plume
Sourde
une perle de rosée
Avant
d'être goutte de sang
Vous
mes encres providentielles
Rayons
de toutes couleurs
Ouvrez-moi
la chanson
La
chanson grise la chanson rose
Encre
d'écolier encore rouge et noire
S'il
est encore un espoir
Je
le cueillerai
Tout
au fond de l'encrier
Claude
Haller Un sang d'encre
Reçu de Michel Wagner
Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entrainent trop fort.
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
A ne jamais risquer une voile dehors.
Je connais des bateaux qui oublient de partir,
Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
Et les vagues jamais ne les ont emportés.
Leur voyage est fini avant de commencer.
Je connais des bateaux tellement enchaînés
Qu’ils ont désappris comment se libérer.
Je connais des bateaux qui restent à clapoter
Pour être vraiment sûrs de ne pas chavirer.
Je connais des bateaux qui s’en vont à plusieurs
Affronter le grand vent au-delà de la peur.
Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu
Sur les routes océanes où les mène leur jeu.
Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini
De repartir encore, chaque jour de leur vie
Et qui ne craignent pas parfois de s’élancer
Côte à côte en avant, au risque de sombrer.
Je connais des bateaux qui reviennent au port
Lacérés de partout, mais plus braves et plus forts.
Je connais des bateaux débordant de soleil
Quand ils ont partagé des années de merveilles.
Je connais des bateaux qui reviennent toujours
Quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour,
Tout prêts à déployer leurs ailes de géants
Parce qu’ils ont le cœur à taille d’océan.
Jacques Brel
Merci Michel pour ce bel envoi.
Plus d'infos sur Michel en allant sur son blog :
Les ponts et leurs représentations en philatélie
et des choses plus personnelles ici et là :
http://www.timbresponts.fr/oeuvresperso/oeuvrespersonnelles.htm
http://www.timbresponts.fr/oeuvresperso/oeuvresperso2.htm
et des choses plus personnelles ici et là :
http://www.timbresponts.fr/oeuvresperso/oeuvrespersonnelles.htm
http://www.timbresponts.fr/oeuvresperso/oeuvresperso2.htm
mardi 29 mars 2016
Pour Héléne Lagache
"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"
Charles Baudelaire L'étranger
Pour Maïna Querer
Pour Maïna Querer
Le rhinocéros
Le rhinocéros a la gorge qui l’irrite
Et pense tout de suite
A une rhinopharyngite.
Le médecin lui dit : « C’est un peu
précoce
Mais ce n’est pas une maladie
féroce ! »
« Heureusement, car il faut que je
bosse ! »
Dit alors le rhinocéros.
Il est vrai que pour un tel colosse,
Avoir une rhino, c’est rosse !
François Héricourt
lundi 28 mars 2016
Pour Jeanne Marie Roch
A l'école des sorcières
On apprend les mauvaises manières
D'abord ne jamais dire pardon
Etre méchant et polisson
S'amuser de la peur des gens
Puis détester tous les enfants
On apprend les mauvaises manières
D'abord ne jamais dire pardon
Etre méchant et polisson
S'amuser de la peur des gens
Puis détester tous les enfants
A l'école des sorcières
On joue dehors dans les cimetières
D'abord à saute-crapaud
Ou bien au jeu des gros mots
Puis on s'habille de noir
Et l'on ne sort que le soir
A l'école des sorcières
On retient des formules entières
D'abord des mots très rigolos
Comme "chilbernique" et "carlingot"
Puis de vraies formules magiques
Et là il faut que l'on s'applique.
Jacqueline Moreau
On joue dehors dans les cimetières
D'abord à saute-crapaud
Ou bien au jeu des gros mots
Puis on s'habille de noir
Et l'on ne sort que le soir
A l'école des sorcières
On retient des formules entières
D'abord des mots très rigolos
Comme "chilbernique" et "carlingot"
Puis de vraies formules magiques
Et là il faut que l'on s'applique.
Jacqueline Moreau
dimanche 27 mars 2016
Pour Dani
" Un jour tu es entré dans le bleu
comme on pénètre dans la vraie vie
tu es entré dans le bleu
tu as fait le pari de l’immensité
et ce fut comme un sésame
un passage sur l’autre versant du miroir
ce ciel qui emplissait tout
la respiration des galaxies
la cadence des univers
le souffle magnétique de la Grande Ourse
comme on pénètre dans la vraie vie
tu es entré dans le bleu
tu as fait le pari de l’immensité
et ce fut comme un sésame
un passage sur l’autre versant du miroir
ce ciel qui emplissait tout
la respiration des galaxies
la cadence des univers
le souffle magnétique de la Grande Ourse
..."
Zeno Bianu Bleu Klein
Reçu de Pascale Lasseur
" Renaissance
De nouveau tu te présentes
Jardin juxtaposé, trouble de la sève
T’emparer du corps
Du cerveau au thorax tu veux scanner son esprit
Les larmes coulent sur le visage d’une femme
Elle sait
Elle connaît la vérité de la solitude
Elle respire la décadence
Imminente
Elle crie son amour
Tentacules méprisants s’entortillant autours des ganglions
Sans pitié tu convoites tout l’être
Il t’attend depuis toujours
Depuis le jour où tu es parti avec son odorat
Ne lui laissant plus absorber le parfum du monde
Rendant chaque jour immanquablement le dernier "
De nouveau tu te présentes
Jardin juxtaposé, trouble de la sève
T’emparer du corps
Du cerveau au thorax tu veux scanner son esprit
Les larmes coulent sur le visage d’une femme
Elle sait
Elle connaît la vérité de la solitude
Elle respire la décadence
Imminente
Elle crie son amour
Tentacules méprisants s’entortillant autours des ganglions
Sans pitié tu convoites tout l’être
Il t’attend depuis toujours
Depuis le jour où tu es parti avec son odorat
Ne lui laissant plus absorber le parfum du monde
Rendant chaque jour immanquablement le dernier "
Sybille Rembard
Merci Pascale pour ce très bel envoi et pour les mots de
Sybille Rembard
samedi 26 mars 2016
Pour Miss Yves et le Musée des Beaux-arts de ST Lô
" Passant dans la rue un dimanche à six
heures, soudain,
Au bout d'un corridor fermé de vitres en losange,
On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches
Et se pulvérise à travers les feuilles d'un jardin,
Avec des éclats palpitants au milieu du pavage
Et des gouttes d'or — en suspens aux rayons d'un vélo.
C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites,
Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d'une bête
En éveil dans sa fixité calme : c'est un oiseau.
La rue est vide. Le jardin continue en silence
De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse
Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau.
Parfois un chien aboie ainsi qu'aux abords d'un village.
On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs.
La bicyclette vibre alors, on dirait qu'elle entend.
Et voudrait-on s'en emparer, puisque rien ne l'entrave,
On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon
Éblouissant, on la verrait s'enlever d'un seul bond
À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle,
Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles
Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion."
Jacques Réda
Au bout d'un corridor fermé de vitres en losange,
On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches
Et se pulvérise à travers les feuilles d'un jardin,
Avec des éclats palpitants au milieu du pavage
Et des gouttes d'or — en suspens aux rayons d'un vélo.
C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites,
Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d'une bête
En éveil dans sa fixité calme : c'est un oiseau.
La rue est vide. Le jardin continue en silence
De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse
Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau.
Parfois un chien aboie ainsi qu'aux abords d'un village.
On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs.
La bicyclette vibre alors, on dirait qu'elle entend.
Et voudrait-on s'en emparer, puisque rien ne l'entrave,
On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon
Éblouissant, on la verrait s'enlever d'un seul bond
À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle,
Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles
Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion."
Jacques Réda
Réponse à Activités périscolaires, pour Léo Godet
pour Léo Godet
Le zèbre, cheval des ténèbres,
Lève le pied, ferme les yeux
Et fait résonner ses vertèbres
En hennissant d’un air joyeux.
Au clair soleil de Barbarie,
Il sort alors de l’écurie
Et va brouter dans la prairie
Les herbes de sorcellerie.
Mais la prison sur son pelage,
A laissé l’ombre du grillage.
Robert Desnos
vendredi 25 mars 2016
Reçu de Héléne Lagache
Un mot n’est pas un clou
Qu’on pique sur la plage et qui, là, reste seul,
Égaré sur le blanc au milieu d’autres mots
Un mot
C’est plein de mains
Qui cherchent à toucher
Un mot, ça va
A la recherche d’autres mots
Pour quelque chose
Ça veut dire, ça veut
Se gonfler de paroles
Où le silence a déposé
Un mot, ça veut servir
A relier les choses
Un mot, ça veut marcher
Aussi vite et plus vite
Que le temps, puisqu’il marche
Et que tout ce qui va moins vite
Est malade et rogné par le rien peu à peu
Un mot n’est pas un clou
Qu’on plante ici ou là
Pour marquer un passage
Un mot, ça peut
Vouloir jouer, mais pas un jeu
Sans conséquence
Un mot, un autre mot
Pas n’importe quel mot
Celui qui fait
Qu’on voit plus fort et qu’on avance
Avec plus de courage
En regardant les choses
Eugène Guillevic Terre à bonheur Écrire un mot
Mille merci Hélène pour ce superbe poème
Reçu de Isabelle Obriot
Les petits Lapins, dans le bois,
Folâtrent sur l’herbe arrosée
Et, comme nous le vin d’Arbois,
Ils boivent la douce rosée.
Folâtrent sur l’herbe arrosée
Et, comme nous le vin d’Arbois,
Ils boivent la douce rosée.
Gris foncé, gris clair, soupe au lait,
Ces vagabonds, dont se dégage
Comme une odeur de serpolet,
Tiennent à peu près ce langage:
Ces vagabonds, dont se dégage
Comme une odeur de serpolet,
Tiennent à peu près ce langage:
Nous sommes les petits Lapins,
Gens étrangers à l’écriture
Et chaussés des seuls escarpins
Que nous a donnés la Nature.
Gens étrangers à l’écriture
Et chaussés des seuls escarpins
Que nous a donnés la Nature.
Près du chêne pyramidal
Nous menons les épithalames,
Et nous ne suivons pas Stendhal
Sur le terrain des vieilles dames.
Nous menons les épithalames,
Et nous ne suivons pas Stendhal
Sur le terrain des vieilles dames.
N’ayant pas lu Dostoïewski,
Nous conservons des airs peu rogues
Et certes, ce n’est pas nous qui
Nous piquons d’être psychologues.
Nous conservons des airs peu rogues
Et certes, ce n’est pas nous qui
Nous piquons d’être psychologues.
Exempts de fiel, mais non d’humour
Et fuyant les ennuis moroses,
Tout le temps nous faisons l’amour,
Comme un rosier fleurit ses roses.
Et fuyant les ennuis moroses,
Tout le temps nous faisons l’amour,
Comme un rosier fleurit ses roses.
Nous sommes les petits Lapins,
C’est le poil qui forme nos bottes,
Et, n’ayant pas de calepins,
Nous ne prenons jamais de notes.
C’est le poil qui forme nos bottes,
Et, n’ayant pas de calepins,
Nous ne prenons jamais de notes.
Nous ne cultivons guère Kant;
Son idéale turlutaine
Rarement nous attire. Quant
Au fabuliste La Fontaine,
Son idéale turlutaine
Rarement nous attire. Quant
Au fabuliste La Fontaine,
Il faut qu’on l’adore à genoux;
Mais nous préférons qu’on se taise,
Lorsque méchamment on veut nous
Raconter une pièce à thèse.
Mais nous préférons qu’on se taise,
Lorsque méchamment on veut nous
Raconter une pièce à thèse.
Étant des guerriers du vieux jeu,
Prêts à combattre pour Hélène,
Chez nous on fredonne assez peu
Les airs venus de Mitylène.
Prêts à combattre pour Hélène,
Chez nous on fredonne assez peu
Les airs venus de Mitylène.
Préférant les simples chansons
Qui ravissent les violettes,
Sans plus d’affaire, nous laissons
Les raffinements aux belettes.
Qui ravissent les violettes,
Sans plus d’affaire, nous laissons
Les raffinements aux belettes.
Ce ne sont pas les gazons verts
Ni les fleurs, dont jamais nous rîmes
Et, qui pis est, au bout des vers
Nous ne dédaignons pas les rimes.
Ni les fleurs, dont jamais nous rîmes
Et, qui pis est, au bout des vers
Nous ne dédaignons pas les rimes.
En dépit de Schopenhauer,
Ce cruel malade qui tousse,
Vivre et savourer le doux air
Nous semble une chose fort douce,
Ce cruel malade qui tousse,
Vivre et savourer le doux air
Nous semble une chose fort douce,
Et dans la bonne odeur des pins
Qu’on voit ombrageant ces clairières,
Nous sommes les tendres Lapins
Assis sur leurs petits derrières.
Qu’on voit ombrageant ces clairières,
Nous sommes les tendres Lapins
Assis sur leurs petits derrières.
Théodore de Banville Lapins
....
Merci Isabelle pour ces lapins, trois " petits culs blanc ", un peu ...littéraires, ne dédaignant pas les rimes.
jeudi 24 mars 2016
Pour Nadine Niemelä
Le temps passe
Nos jours se remplissent
De choses légères
Et de tout ce qui est si important
Nos jours se remplissent
De choses légères
Et de tout ce qui est si important
Libre de penser comme on veut
On finit par ne penser que comme on peut
On finit par ne penser que comme on peut
Comme un flocon de neige
Qui tremble dans l’air
La chute est lente
Le vent déroute
Mais le chemin reste
Inexorable
Qui tremble dans l’air
La chute est lente
Le vent déroute
Mais le chemin reste
Inexorable
Jules Delavigne Conclusions
Réponse Activités périscolaires, Pour Jianny Miceli
Pour Jianny Miceli
Du haut de son repaire, il a pris son
envol !
Ce grand vaisseau des airs plane
admirablement
Il inspecte, silencieux, les crêtes et
les cols
C'est l'aigle imperator le grand
maître des vents.
Il peut à la brebis enlever l'agnelet
Mais le farou est là avec ses
aboiements
Avec son grand bâton n'est pas loin le
berger
Le rapace le sait, il restera distant.
C'est que tout là haut, il a des
bouches à nourrir
La marmotte, un lapin ferait bien son
affaire
Pour qu'un aiglon vive, le lièvre doit
mourir
Sinon nous n'aurions plus de ces
géants des airs.
Il n'a ni le vertige ni le mal de
l'air
Remarquable planeur, il se sert des
courants
De qui a-t-il appris de l'envol la
manière ?
C'est le prince, le roi de l'espace et
des vents !
Philippe
Brat
mercredi 23 mars 2016
Reçu de Pascale Championnet
Un livre objet magnifique (admirer la " reliure " à la perle ) :
pages 1-2
page 3-4
page 5-6
page 7-8
page 9-10
page 11-12
page 13-14
page 15-16
4ème de couverture
3D
Une petite (par la taille : diamètre 5 cm) merveille reçue de Pascale
Un superbe livre objet : "Sur le fil "
Mille fois merci Pascale ....
Mille fois merci Pascale ....
Pour Snappy
L’hirondelle transperce le nuage
oublie sa torpeur
Mes yeux l’admirent
Les années de silences
se concentrent dans ce tourbillon
criant la détresse de la société
Les larmes s’évaporant
les corps pulvérisés
les frères disparus
les âmes refroidies
la vague reprend son cours
inexorable
Les autres la suivent ensemble
enfin libres
Peut-être
oublie sa torpeur
Mes yeux l’admirent
Les années de silences
se concentrent dans ce tourbillon
criant la détresse de la société
Les larmes s’évaporant
les corps pulvérisés
les frères disparus
les âmes refroidies
la vague reprend son cours
inexorable
Les autres la suivent ensemble
enfin libres
Peut-être
Sybille Rembard Liberté
mardi 22 mars 2016
Pour Anne Saulais
" ... Là-dessus ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu'il y a
en cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer
: « La fortune conduit nos affaires mieux que nous n'eussions su
désirer, car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque
peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et
leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous
enrichir : car c'est ici une bonne guerre, et c'est faire grand service
à Dieu d'ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre.
- Quels géants ? dit Sancho.
- Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues.
..."
Miguel de Cervantes Don Quichotte
Pour Béatrice Hamon
" ...
L’Erdre avalée aujourd’hui à l’extrémité nord du cours St-André par la
voûte d’un tunnel , et rendue à l’air libre au long de l’usine Lefèvre-Utile par le
canal St-Félix – qui fait penser davantage au débouché discret d’un grand
collecteur qu’à un cours d’eau – s’est absentée aujourd’hui du centre de
Nantes, plus ostensiblement peut-être encore que la Loire : c’est sa rainure
étroite, canalisée comme un sas d’écluse entre des parois de granit verticales,
qui marquait autrefois la frontière entre le Nantes médiéval et le quartier
Graslin : petit couloir d’eau emmurée, aussi inerte et placide qu’un grachi
néerlandais. Plus clairement que pour les anciens bras de la Loire, la cicatrice
de son lit comblé se devine le long du cours des Cinquante Otages, cependant
que la rue de l’Arche Sèche, qui court à sa droite presque parallèlement,
enjambée par les rues de Feltre, des Deux-Ponts et du pont Sauvetout,
descendant des hauteurs du quartier Graslin, fait presque figure aujourd’hui,
sous l’arceau de ses ponts, du véritable chenal ancien de la rivière.
voûte d’un tunnel , et rendue à l’air libre au long de l’usine Lefèvre-Utile par le
canal St-Félix – qui fait penser davantage au débouché discret d’un grand
collecteur qu’à un cours d’eau – s’est absentée aujourd’hui du centre de
Nantes, plus ostensiblement peut-être encore que la Loire : c’est sa rainure
étroite, canalisée comme un sas d’écluse entre des parois de granit verticales,
qui marquait autrefois la frontière entre le Nantes médiéval et le quartier
Graslin : petit couloir d’eau emmurée, aussi inerte et placide qu’un grachi
néerlandais. Plus clairement que pour les anciens bras de la Loire, la cicatrice
de son lit comblé se devine le long du cours des Cinquante Otages, cependant
que la rue de l’Arche Sèche, qui court à sa droite presque parallèlement,
enjambée par les rues de Feltre, des Deux-Ponts et du pont Sauvetout,
descendant des hauteurs du quartier Graslin, fait presque figure aujourd’hui,
sous l’arceau de ses ponts, du véritable chenal ancien de la rivière.
..."
Julien Gracq, La Forme d’une ville,
lundi 21 mars 2016
Reçu de Elena Signori
T'aimer, te voir, est mon bonheur
suprême,
À ton prénom seul je me sens enflammer ;
Rigueurs, dépit, caprices, rivaux même,
Rien ne pourra m'empêcher de t'aimer :
Tant que tes yeux, ton aimable sourire
Auprès de moi fixeront mon coeur ;
Je t'aimerai tant que de ta personne
Seront jaloux les Grâces, les Amours ;
Je t'aimerai tant que tu seras bonne :
C'est dire, enfin : je t'aimerai toujours !
À ton prénom seul je me sens enflammer ;
Rigueurs, dépit, caprices, rivaux même,
Rien ne pourra m'empêcher de t'aimer :
Tant que tes yeux, ton aimable sourire
Auprès de moi fixeront mon coeur ;
Je t'aimerai tant que de ta personne
Seront jaloux les Grâces, les Amours ;
Je t'aimerai tant que tu seras bonne :
C'est dire, enfin : je t'aimerai toujours !
Claude-Emmanuel Lhuillier
Et une déclaration de Claude-Emmanuel Lhuillier, merci Eléna pour cette participation.
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